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Polobor
Polobor de son vrai prénom Paul, est un jeune auteur et illustrateur de BD sensible et passionné. Il travaille sur son premier album Popi Blues, qui sortira en septembre 2016 aux éditions Sandawé. Avec lui, nous avons parlé de son univers, de ce qui l’anime et de sa collaboration avec Kilti.
Pour commencer, pourquoi Polobor ?
Il s’agit tout simplement de la contraction de mon nom Paul Bona Risterucci.
L’univers de Polobor
Diplômé des Beaux Arts de Tournai depuis 2011, Paul a fait de sa passion son métier. À la fois, auteur, scénariste et illustrateur, l’artiste raconte des histoires, les partage et nous emmène dans son univers. La science fiction y est omniprésente, c’est un contexte, un décor qu’il affectionne particulièrement. L’espace est un univers riche qui nourrit l’imaginaire des gens mais avant tout le sien et il y est très attaché. Concernant ses personnages, ils ne sont pas forcément proches de lui, ils sont de la pure fiction même s’il admet éprouver une forte empathie pour eux.
Ses projets
Avant tout, un roman graphique Popi Blues. C’est l’histoire d’Albert et Jeanne « coincés » dans une maison de retraite, l’un n’attend plus rien de la vie, l’autre décide qu’il en sera autrement. Ils vont s’échapper et fuir à travers l’espace, vont s’influencer l’un l’autre et vivre coûte que coûte.
Le monde de l’édition étant Rude, Polobor a donc travaillé avec l’éditeur belgeSandawé, une plateforme de financement collaboratif qui permet aux internautes de soutenir des projets de créations d’albums et leur concrétisation. Sa BD a été financé à 100 % et au delà ! C’est un formidable coup de boost pour l’artiste qui peut constater que son travail est fortement apprécié. L’édition aura donc bien lieu, au moins à 500 exemplaires dans un premier temps. Vous trouverez l’album dans les librairies spécialisées et dans certains salons où Paul sera présent pour le promouvoir.
Même s’il aime le dessin, Polobor se dit prêt à écrire pour les autres, il travaille également sur deux scénarios qu’il aimerait faire dessiner par des amis. Il souhaiterait raconter des histoires peut être plus personnelles.
Sa vie
Peut-on vivre de sa passion ? Facilement ? Paul ne nie pas que cela a un prix, celui d’un certain confort matériel.
« C’est très difficile d’en vivre, la confection de l’album me prend tout mon temps et je ne peux donc pas vraiment travailler à côté. J’essaye d’animer des ateliers autour de la BD dans des centres sociaux et des médiathèques pour arrondir mes fins de mois mais ça ne suffit pas vraiment. Ce qui est également dur lorsqu’on crée seul un album, c’est de devoir travailler seul durant de longues périodes, on y laisse beaucoup de temps et d’énergie et on peut manquer de soutien extérieur. »
Malgré ces difficultés et notamment celle de démarcher les éditeurs, l’artiste assume son choix de vie et n’est pas décidé à en changer.
Il entretient en parallèle un tumblr sur lequel il poste régulièrement ses croquis, ses dessins selon le temps qu’il a, selon son inspiration. Même s’il n’a pas toujours beaucoup de temps, il essaye de participer à des fanzines avec des amis et pratique également la gravure sur zinc en autodidacte. Il aimerait faire un jour une BD en utilisant cette technique mais ne se sent pas encore complètement capable de le faire.
Inspirations et aspirations
Polobor veut simplement transmettre le plaisir qu’il ressent depuis l’enfance en lisant des BD, c’est un passionné qui veut partager avec les lecteurs ce monde et ces histoires. Une idée : faire rêver comme lui a pu rêver en se plongeant dans cet univers. Il cite Moebius comme étant une des ses principales inspirations et nous explique comment il travaille :
« Je n’arrive jamais au résultat final que j’imaginais quand je commence une histoire mais ce n’est pas une frustration pour autant. En premier, on écrit, tout, pour savoir où on va, puis on décide de la mise en scène et des plans, on découpe. Dès cette deuxième étape, beaucoup de choses changent. Il faut savoir être clair avec uniquement ou presque des dessins et peu de textes. Mon chef d’atelier, quand j’étais étudiant, nous expliquait que le plus important reste la ligne blanche entre les cases. C’est le moment où le lecteur peut s’imaginer ce qu’il veut, il faut pouvoir le guider. On n’y arrive pas tout le temps, je suis souvent surpris par l’interprétation de certains lecteurs complètement différente de ce que moi j’imaginais, c’est toujours intéressant. »
La collaboration avec Kilti
Paul a eu le contact par Bastien Quignon, un ami et artiste qui a participé lui aussi à un panier. Sur le thème « À corps et à cri », l’artiste a illustré le sac Kilti, il en garde un bon souvenir et a apprécié la soirée de distribution qui lui a permis d’échanger avec le public et les autres artistes.